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HISTORIQUE

1979, époque préhistorique

Les musiciens de jazz, rock, reggae ou autres punks mutants sont à la merci des grands prédateurs. Dans ce climat hostile où l'inexistence des locaux de répétitions exposait nos ancêtres à la colère de féroces voisins, deux musiciens fondent l'association Musiques Tangentes. C'est à Sèvres dans la très militante rue des Caves, au coeur d'une effervescence d'idées et de revendications diverses, allant de l'agriculture biologique à la prévention de la délinquance, en passant par la recherche de lieux de vie plus humains que le petit collectif naissant trouve refuge et installe une école de musique et des locaux de répétitions.

En plus de ces services très pratiques rendus aux musiciens, Musiques Tangentes s'engage dans une lutte de longue haleine pour faire une place dans la jungle à ce qu'on appelle désormais les musiques actuelles. Il faut pour cela structurer le secteur.

L'association adhère ainsi au CNAJMI, fédération des initiatives autour du free-jazz et des musiques improvisées. Elle participe à l'organisation du festival "Musique au Havre" et fonde Patch-Phonolithe, SARL pour l'enregistrement et la production discographique.

Ravis de pouvoir échapper aux mégères sadiques du conservatoire, les élèves affluent... ça répète non-stop et les rencontres vont bon train. De nombreux groupes se sont formés dans les locaux du 25 rue des Caves. Au niveau départemental et national, l'association est reconnue et plutôt encouragée.
Mais les tyranosaures locaux ont des projets d'opérations immobilières sur le quartier, et après des années de résistance, ils finiront par obtenir gain de cause à coup de bulldozers et de CRS, avec la complicité des ptérodactyles d'Emmaüs HLM, devenu un promoteur classique aux méthodes douteuses et brutales. Musiques Tangentes se retrouve à nouveau dans la jungle. Tout aurait pu s'arrêter là si les adhérents n'avaient pas apporté leur soutien, primordial à la résurrection de l'association, hydre à deux têtes qui renaîtra de ses cendres à Malakoff et à Chaville. Il faudra tout de même presque dix ans pour remonter la pente, mais c'est reparti et les locaux de Malakoff ne suffisent plus aujourd'hui à répondre à la demande.

A Chaville, des projets en partenariat avec la mairie pourraient voir le jour dans les mois ou les années à venir, notamment avec la réhabilitation du centre-ville. Il y a encore du pain sur la planche :
développer le secteur professionnel, y compris au sein des lycées ou des universités, l'accompagnement de groupe, la diffusion. Les projets ne manquent pas !
En terme de politique musicale, le combat d'origine continue. Musiques Tangentes participe aux mouvements associatifs qui fédèrent le secteur avec le Réseau 92, le RIF (Réseau Ile de France), et la FNEIJ-MA (Fédération Nationale des Ecoles d'Influence Jazz et Musiques Actuelles), ou plus récemment Technopole pour développer la formation aux musiques électroniques.

Les choses ont quand même un peu évoluées depuis 1979, mais les musiques actuelles malgré leur reconnaissance sont trop peu prises en compte par les politiques. Elles sont néanmoins représentées au sein de la Direction des Affaires Culturelles d'Ile de France mais elles sont dotées d'un budget a faire rire (jaune). Le dispositif Plan Rock du Conseil Général a aidé beaucoup de musiciens grâce à des aides à la formation ou à l'autoproduction. Reste le problème de la diffusion, on aimerait que de nouveaux lieux ouvrent leurs portes plutôt que le contraire...