Fête de la musique : ça sonne faux !
Alors que lon sapprête à fêter les 25 ans de la Fête de la Musique, la confédération des réseaux départementaux de lieux de Musiques Actuelles Amplifiées en Ile-de-France RIF tient à manifester ses plus vives inquiétudes concernant la politique et l(in)action de lEtat, initiateur de ce rendez-vous annuel « cache-misère ».
LEtat ne tient pas ses engagements : Alors quun processus de conventionnement avec certains lieux « Musiques Actuelles » dIle-de-France sétait enfin enclenché, pourquoi constate t-on un arrêt du développement du soutien de lEtat ? Seul un lieu est labellisé « Scène de Musiques Actuelles » (SMAC) en Ile-de-France pour 10 millions dhabitants ! Les subventions (aux salles comme aux réseaux) stagnent et les aides à linvestissement ne sont plus accessibles pour 2006.
LEtat pointe aux abonnés absents : Pourquoi le Directeur Régional des Affaires Culturelles qui sétait engagé, il y a plus de deux ans, à oeuvrer pour faciliter la rencontre et la concertation sur le territoire régional ne donne pas de réponse à nos derniers courriers ? Les réunions censées dégager des pistes de développement nont à lheure actuelle débouché sur aucune mesure concrète ni même sur une organisation du débat (Coreps1, schémas territoriaux de développement ), contrairement à ce qui sest déjà mis en place dans dautres régions.
LEtat fait flamber les aides aux institutions culturelles pour éteindre le feu des banlieues : Suite aux « événements » dans les banlieues, pourquoi la plupart des moyens débloqués dans lurgence2 se sont concentrés sur les grosses institutions culturelles et dans dautres champs artistiques que celui des Musiques Actuelles pourtant au moins aussi pertinent ? Dans le même temps, nous voyons disparaître autour de nous, un par un et sans compensation, les postes emploi-jeunes : la précarité a de beaux jours devant elle dans notre secteur !
Les lieux de Musiques Actuelles dIle-de-France proposent des concerts de qualité toute lannée à des tarifs dentrée abordables, ils développent et accompagnent les pratiques musicales et artistiques dans toutes leurs diversités, pour tous les publics et pendant ce temps :
Nous assistons, effarés, au laminage des artistes et techniciens les plus fragilisés par la crise de lintermittence. Nous constatons le décalage immense entre les mesures prises dans le cadre de la loi DAVSDI et les usages numériques. Nous voyons poindre une nouvelle restriction des niveaux sonores dans les salles de concerts, sans concertation ni prise en compte des premiers effets du décret mis en place en décembre 1998. Nous attendons, sans succès, depuis des années, une modification du décret sur la pratique amateur, massive et foisonnante dans les Musiques Actuelles. Nous subissons le développement de festivals « fourre-tout » qui déstabilisent fortement léconomie des petits lieux et la relation aux publics
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