mercredi, 24. octobre 2007

Bientôt une puce de carte bleue dans nos oreilles ?

Avec le nouveau projet de loi pour la lutte contre la contrefaçon, les "pirates" qui s'échangent de la musique sur internet n'ont qu'à bien se tenir :
Les peines seront désormais plus sévères, et surtout ne s'adresseront plus aux seuls réseaux organisés tirant bénéfice de la contrefaçon, mais aussi aux simples mélomanes partageurs et aux curieux qui cherchent à découvrir de nouveaux artistes. Ceux-ci devront indemniser les auteurs, représentés en l'occurrence par les grandes majors, dont le sacerdoce n'est autre que de rétablir la justice envers les auteurs bafoués (ils ont bon dos les artistes), et accessoirement d'empocher des millions en nous vendant de la ritournelle décérébrée... bref il va falloir passer à la caisse, même si rien ne prouve qu'un titre échangé est un titre qui aurait été acheté. Le pire de cette histoire est la naissance d'une nouvelle police privée.
En effet, pour mettre en oeuvre cette contribution au porte-monnaie des vendeurs de soupe, les majors qui trouvent notre police un peu ringarde, vont pouvoir elles-mêmes mener l'enquête en s'introduisant dans nos ordinateurs, avec l'aide précieuse du dernier système microsoft vista optimisé pour la moucharderie (c'est une bonne raison de plus pour passer à un O.S. libre comme Linux), et une fois les preuves recueillies, elles n'auront plus qu'à se porter partie-civile pour nous traîner devant le juge. Encore une fois ce n'est plus le politique qui fait les lois mais les industriels qui les dictent.
Le président de cette cyber-milice, l'Alpa, n'est autre que Jerôme Seydoux, le pdg de Gaumont, quant au rapporteur de la directive européenne adaptée en pire, c'est Janelly Fourtou, la femme du président d'Universal... On est jamais mieux servis que par soi-même ! Surtout quand la police est trop affairée à pourchasser d'autres grands criminels : écoliers sans-papiers ou fumeurs de joints.
Ira-t'on comme aux Etats-unis, jusqu'à condamner pour l'exemple une pauvre mère célibataire à 220 000 dollars d'amende pour l'échange de quelques fichiers ? Ce qui est certain, c'est que si à défaut d'avoir du pouvoir, nos politiciens ont encore un brin d'idéal républicain, ils devraient se demander comment on en est arrivés à rendre toute la jeunesse d'un pays, mais aussi les moins jeunes, en dangereux criminels passibles de la correctionnelle.

Liens :
http://eucd.info/
http://www.homo-numericus.net/spip.php?breve938
http://www.ratiatum.com/news5849_Loi_Fourtou_au_Senat_des_peines_plancher_pour_les_P2Pistes.html